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Le cercle de poètes qui libère les Onusiens

Tribune de Genève – Jeudi 12.02.04

Fonctionnaires à Genève, ils n’écrivent pas que des rapports

Lélé Adam Cerf

« Hélas ! Voici un triste souci et ma prière

que cessent les éventreurs et leurs vilaines carrières

de ravager ta chair sans pitié et sans mesure

pourtant sur ton visage de telles cruelles blessures. »

C’est au Salève que sont dédiées ces quelques lignes

d’Alfred de Zayas. Retraité du Haut-Commissariat

pour les droits de l’homme et président de l’Association

des écrivains de l’ONU Ex Tempore, il a accueilli

vendredi à son domicile une soixantaine d’amateurs de poésie –

et de poètes plus ou moins amateurs – pour la soirée

littéraire annuelle.

Qui l’eût cru ! Lorsque la plume des fonctionnaires

passe le seuil des rapports, elle va à la rencontre d’un lyrisme

inattendu. La face cachée des internationaux rencontrés dévoile

des versificateurs, essayistes et comédiens. Les personnes

présents vendredi ont présenté une oreille attentive et amusée à quelques auteurs multilingues d’Ex Tempore, du centre PEN de la Suisse

romande et de l’association Suisses et Internationaux de Genève (ASIG).

Pourquoi la poésie ? Parce que ça fait du bien de se libérer

dans une autre forme d’écriture, autre façon de travailler avec les langues,

confié Karin Kaminker, poétesse et membre du comité éditorial d’Ex Tempore.

C’est très important qu’il y ait cette place de partage d’idées non professionnelles, ajoute Alexandre Tikhonov, président du Club des amies

des beaux arts.

Eloge à Vieira de Mello

C’est pourtant avec ironie que des comédies ont évoqué dans un sketch

« La longe sieste » de leur ex-patronne chérie (l’ONU) « qui parle dans

son sommeil et que personne d’écoute ». Plous émouvant : Alexis Koutchoumow, ex-président du PEN Suisse romande, a dédié un poème à Sergio Vieira de Mello, le haut-commissaire aux droits de l’homme tué l’été dernier en Irak dans l’attentat qui a dévasté les bureaux de l’ONU :

En huit ans d’existence, l’aventure poétique semble belle. Ex Tempore ne reçoit pourtant qu’une modeste subvention de la Commission socioculturelle des

Nations Unies. Elle comte sur les dons pour parfaire publications et soirées littéraires.